
EN PARTENARIAT AVEC LA CPTS DRAC SUD
La CPTS Drac Sud, Communauté Professionnelle Territoriale de Santé, a pour but de permettre aux professionnels de santé et aux habitants d’être acteurs de l’organisation des soins et de la prévention sur le territoire. C’est également de proposer des solutions concrètes pour fluidifier les échanges et coordonner les actions interprofessionnels de santé entre la ville et l’hôpital.
Le mardi 20 janvier à 20h, nous vous proposons une soirée autour du film “Les rêveurs”. Nous recevrons des professionnels de santé, membres de la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé Drac Sud.
LES RÊVEURS – Un film de Isabelle Carré – Avec Isabelle Carré, Alex Lutz, Bernard Campan – Durée 1h46
Synopsis : Élisabeth, comédienne, anime des ateliers d’écriture à l’hôpital Necker avec des adolescents en grande détresse psychologique. À leur contact, elle replonge dans sa propre histoire : son internement à 14 ans. Peu à peu, les souvenirs refont surface. Et avec eux, la découverte du théâtre, qui un jour l’a sauvée.
“Un film rare.” – Le Point
“En adaptant son premier roman, inspiré de son internement, adolescente, au sein du service psychiatrique de l’hôpital Necker, à Paris, Isabelle Carré signe un film humble, tendre et sensible qui prend à bras-le-corps la question de la santé mentale des adolescents.” – Le Monde
“Cette capacité à allier finesse et puissance, à susciter de l’émotion sans nous tordre le bras. Porté par une bande de jeunes comédiens épatants, “Les Rêveurs” refuse de s’apitoyer sur le sort de ses personnages et préfère montrer la lumière au bout du chemin. Un refus de toute facilité qui grandit sa réalisatrice.” – Première
ENTRETIEN AVEC ISABELLE CARRÉ
Avant de devenir un film, “Les Rêveurs” a d’abord été un roman, dont l’étendue narrative était plus vaste. Allait-il de soi de porter à l’écran sa séquence hospitalière ?
“Lorsque j’ai écrit “Les Rêveurs”, j’ai tenu à rester dans une subjectivité, y compris dans l’évocation de mes souvenirs. Je les perçois comme des points de réalité lumineux sur lesquels je m’appuie et, entre ces points, je laisse libre cours à mon imagination. Ce que je n’invente pas, c’est ma propre expérience. Cette époque d’internement reste extrêmement précise pour moi. C’est la part la plus réaliste et véridique de mon roman.
À la sortie du roman, Philippe Godeau m’a dit qu’il souhaitait travailler avec moi pour écrire et réaliser. Porter “Les Rêveurs” au cinéma était une manière de mettre en perspective et en lumière mon expérience, soit la partie la plus autobiographique de mon livre, et de montrer combien cet épisode faisait écho à ce que traversaient beaucoup de jeunes. J’avais à cœur, par exemple, de raconter le déclic qui fut le mien lorsque j’ai découvert “Une femme à sa fenêtre” à l’hôpital, l’émotion de Romy Schneider et cette phrase :
« préférer les risques de la vie aux fausses certitudes de la mort ». Mon vœu est que “Les Rêveurs” puisse produire ce même déclic à des jeunes en souffrance aujourd’hui.
Comment avez-vous travaillé à son adaptation ?
J’ai écrit seule, sous le regard bienveillant d’Agnès de Sacy, qui m’a fait de nombreux retours précieux. Il m’importait surtout de raccrocher l’épisode de mon internement dans les années quatre-vingt à aujourd’hui. Tant de jeunes ont vécu difficilement le confinement, et avant cela les attentats, ils évoluent dans un monde complexe, une société clivée… Même si mon expérience est singulière – à leur âge, mon père cachait son homosexualité et ses amis vivaient les ravages du sida, tout cela dans une époque de crise économique – je reste persuadée néanmoins que ce qui se passe aujourd’hui est bien plus grave, et je suis vraiment soucieuse de la santé mentale des jeunes aujourd’hui.”
