CINÉ-RENCONTRE “FILS DU VENT”

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BILLETTERIE

Tarif unique 5€

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À l’issue de la séance, échange avec le réalisateur du film, Jérémy Bigé.
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FILS DU VENT

Documentaire de Jérémy Bigé – 0h 52min – Sélection officielle au festival CINÉ MONTAGNE de Grenoble 2023

Synopsis : Durant 90 jours de l’été 2022, Jérémy Bigé se lance dans une marche d’envergure à travers les montagnes du Kirghizistan et du Tadjikistan. Sur les traces des missionnaires soviétiques, des explorateurs d’antan et des nomades qui peuplent les hautes prairies, il se fraie un passage au sein des Monts Célestes et du Pamir Alaï le long d’un itinéraire inédit, technique et haut perché. De col en col, de yourte en yourte, il atteint Douchanbé après 2000 km de marche et 90 000 m de dénivelé muni de son seul bagage de 5kg. Cette marche est lauréate des bourses de l’aventure de la Guilde et des bourses Expé 2022.

Jérémy Bigé est ingénieur et moniteur de ski diplômé, accompagnateur en moyenne montagne en formation. Il aime la marche longue distance comme moyen d’immersion au sein de géographies et cultures isolées.

INTERVIEW : 
Quel est le plus beau souvenir de ton aventure ?
Je dirais le fait d’avoir bien réussi à m’immerger dans la culture locale. Les nuits chez l’habitant c’est bien 50% de mes nuits. Souvent ça fait un peu peur de partir seul, mais c’est aussi la clé d’entrée pour m’intégrer au sein des familles de nomades et voir comment ils vivaient, me fondre un peu dans le décor. Le fait d’arriver tout seul avec mon petit sac à dos, sans énormément de matériel, c’était une façon assez simple d’arriver. Sans superflus. Ça simplifiait vraiment nos relations. J’ai dû côtoyer des gens qui n’ont peut-être jamais été en contact avec des occidentaux. J’ai pu voir des pratiques nomades qu’on ne voit pas tous les jours non plus. J’avais le sentiment d’être privilégié de voir tout ça.

Pourquoi fais-tu des films de tes aventures ?
Suite à la traversée du Népal en 2018 pendant 6 mois, dont trois mois de marche, c’était mon premier grand voyage, le retour a été hyper brutal. Et le fait d’en avoir fait un film a posteriori, ça a permis de lisser ce retour, le rendre plus facile et prolonger un peu le projet. Après c’est sûr qu’il y a une part d’égo derrière. Ça flatte l’égo de montrer ce que l’on a fait, et dont on est fier. Après, je sais que mes films vont donner envie de partir au Kirghizistan et au Tadjikistan, et ça j’en suis responsable et conscient. J’ai cette difficulté d’essayer de limiter mon utilisation de l’avion et assouvir mes pulsions. Mais le but est aussi de faire voyager les gens depuis leurs fauteuils.

Comment prépares-tu une aventure comme celle-ci, notamment sur le plan matériel ?
Pour remettre les choses dans leur contexte, je ne pars pas pour faire un film. Je pars avant tout pour l’aventure en soi. Et le film, ça vient en plus. Donc je ne suis pas prêt à partir avec 5 kilos de matériel vidéo. Ce serait en contradiction avec ce à quoi j’aspire : dépendre de moins de matériel et d’énergie possible. C’est donc plutôt pour pallier la frustration de ne rien avoir à partager à mon retour que je fais un film.

Puis j’ai vu que la façon dont je racontais mes aventures pouvait plaire. Donc j’ai emmené une GoPro, couplée à un compact léger. Je n’y connaissais rien. Et sur trois mois, au fur et à mesure, même sans avoir lu la notice, tu découvres des trucs, tu testes des choses. Et entre mes premières images de la marche et les dernières, il y a une différence.

Et pour le matériel de randonnée, c’est propre à chacun. Certains vont avoir des besoins que d’autres n’auront pas, et inversement. Moi je me connais bien à force, et c’est ça qui me permet d’avoir une liste de matériels assez sobre.